Florent Wolff Le jeune loup des Vosges du Nord



par Thomas Leleu - par Arno Köppel




Vu par Thomas Leleu
Il est de ces grimpeurs que le rocher transcende.
A priori Florent ne semble pas être doué d'une force exceptionnelle, ni d'une parfaite technique. Mais, confronté au monde vertical, il fait preuve d'un instinct et d'une tènacité qui ont pu faire passer ce jeune prodige de l'escalade pour le digne successeur de Jean-minh Trinh-Thieu.
Possédant une continuité hors du commun, le jeune loup aurait pu logiquement devenir un rat de compétition. Mais Florent l'a bien compris, l'essence de l'escalade c'est le rocher et les voies dures (donc les voies courtes). Alors il engrange les voies en 8 presque aussi rapidement qu'il descend les 1/2 litres de bière.

Ecumant les falaises d'Europe il performe sur tous les types de rochers ou de profils. Digne représentant des grimpeurs "nomades" alsaciens, il confirme son niveau sur les voies courtes et puissantes du Frankenjura (Nihgtmare, Härte zen tous deux 8b) et n'hésite pas à bouffer les voies du sud au passage (Les dix mouvements 8b à Russan). Et ceci tout en faisant quelques unes des plus belles croix sur le grès vosgien (Le théâtre du Nô, Le Monument, L'amour et le crâne tous 8b).




Vu par Arno Köppel
Florent est un grimpeur certes, fort c'est sur, mais qui ne possède aucun attribut du grimpeur fort.
Tout d'abord le physique : Florent ne ressemble définitivement "à rien", ou plutot a pas grand chose:
son tour de biceps en fait rire plus d'un, et les rares muscles à peine visibles dans le dos pourraient tout juste le faire passer pour un septogradiste.
Ses jambes sont ridicules (pas autant que celles de Thomes Leleu) quoiqu'en escalade ce n'est pas si mal, et qu'il bénéficie là d'un rapport poid puissance avantageux.
Toujours est-il qu'il est interessant d'observer les regards intrigués ou ahuris des "étrangers" quand il fait une grosse croix dans le huit.

Puis l'hygiène de vie: Florent s'alimente de manière chaotique en mangeant n'importe quoi, bien qi'il possède une préference évidente pour les "Princes" et les fromages "Bonne Vache". Se réclamant végétarien, il n'hésite pourtant pas à manger les lardons des tartes flambées pour avoir quelque chose "qui tient au ventre", et surtout pour digérer les quantités astronomiques de bière qu'il enfile.
Florent est un grand amateur de bière, mais après le huitième litre, l'amateurisme semble davantage relevé du professionnalisme, et ses nombreux excès l'ont déjà quelque fois conduit au coma éthylique.
Le fait que Florent boive autant et qu'il réussisse systématiquement à enchainer son projet le lendemain, tient du pure mystère ou confirme tout bonnement les bienfaits de la désormais célèbre "réhydratation brassicole" locale. Un autre point sur lequel Florent parvient à se démarquer, est son invéterable rejet de la propreté en général et de la douche en particulier, ressentie comme une besogne et une perte de temps.
C'est donc sans doute l'influx emmagaziné pendant 18 jours cet été dans le Franken, qui lui a permis de rajouter "Härte Zen" 8b dans son carnet!
Enfin le look, et là c'est la catastrophe: Florent ne prend aucun soin de celui-ci.
Mis à part sa coupe de cheveux que tout le monde lui a conseiller de changer, ses shorts troués, son pauvre baudard racommodé, ses dégaines sur lesquelles personne n'ose grimper, ses baskets vieilles de dix ans qui "baillent" à l'avant, ses deux paires de chaussons déglingués, ou encore sa vieille corde de pile poil 25 mètres (ca suffit pour les voies de force ou les combis au Brotsch), il se démarque une nouvelle fois du grimpeur style Prana, baskets Salomon, dégaines marquées et corde de 70 mètres, dont il se moque volontier.
A chacun sa personnalité et Florent la sienne:
originale, subversive, parfois chiante car extrème, mais toujours passionnée par la grimpe.