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© Escalade Alsace
Yann Corby

Texte: Freddy

Mi juillet 2009, Sorède (66)


    L’été bat sont plein, ce sont les vacances.
    Randos, visites des patelins typiques, toastage sur la plage... Pas de doutes, ce sont vraiment les vacances.

    Bon, c’est pas tout ça mais... après presque dix jours sans grimper, le manque commence à se faire sentir. C’est ça, aussi, de partir avec des gens qui ne grimpent pas ! Heureusement, je suis malgré tout parti tout équipé et j’ai pris mes renseignements avant de boucler mon sac.
    Vendredi. On repart demain matin. Le hic, c’est qu’il fait un peu chaud, surtout pour faire du bloc. Qu’à cela ne tienne, je convaincs mon acolyte de décoller à 18h pour le petit village d’Eus, dont je sais qu’il abrite un site de bloc. Une heure de route à prévoir. La séance va être courte, mais on (je... :-/ ) pourra profiter de la fraiche.
    La journée se déroule comme d’habitude. Le soleil est toujours là. Fin d’après-midi. De fil en aiguille, avec les préparatifs du trajet, je suis à la bourre (comme d’hab...). On finit par décoller avec un peu de retard mais je n’ai pas à me plaindre : j’ai un chauffeur !

    Les kilomètres défilent pendant que le soleil descend lentement sur l’horizon. Le Canigou, situé à proximité de notre destination, se prête même au jeu des ombres chinoises. La tension monte... les mains deviennent moites... A l’approche du village, il est clair que le site de bloc est dans un vallon orienté nord-sud. De l’ombre sur au moins une partie des secteurs. Ça va le faire...
    Après la pause photo syndicale dans la partie basse du village (C’est vrai qu’il est beau, ce village... Aller, Vinz, on s’dépêche !!), la voiture attaque les quelques lacets conduisant au parking, dans la partie sommitale du hameau. La vieille ville. Superbe, tout comme son clocher. Rien à redire. Mais la toxicomanie aidant, j’ai d’autres priorités en tête (Il est où ce chemin... celui-là ? l’autre ? Non, c’est lui !).


    On s’engage dans une petite sente. Les premiers blocs se dévoilent, jaunis par le soleil de fin de journée. Le fond du vallon, lui, laisse voir un ilot d’ombre grandissant. Plus ou moins grands, certains blocs sont littéralement impressionnants. Les quelques arbres qui s’accrochent aux pentes donnent une idée de l’échelle. Glurps... on est loin du LBF. Un seul malheureux crash, un pareur totalement novice en la matière et des réceptions sûrement pas planes : il va falloir rester raisonnable. On va jouer sur les plus petits monolithes. Quelques errements pédestres plus loin, je jette mon dévolu sur le secteur le plus au fond du vallon. C’est parti !




    Du granite. Ça fait un temps certain que je n’en avais pas touché. Une bonne décennie, je dirais. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est particulièrement adhérent. Il faut dire aussi que le site n’est pas très fréquenté : depuis que les aficionados du blog Eus World ont déménagé il y a quelques mois, j’ai l’impression que pas grand monde y a mis les chaussons. En plus, avec Targasonne à une soixantaine de bornes, ça n’aide pas.

    En s’approchant des rochers, on croise à l’occasion de petites flèches de peinture. Discrètes. Jaune, vert, bleu, rouge et noir. Ces couleurs sont les seules indications dont je dispose quant à la difficulté des passages : personne n’a eu l’obligeance de publier un topo du site. Et pourtant le potentiel est bien là ! Des centaines de blocs déjà ouverts, des centaines encore à ouvrir !
    Des dalles highballs, des dévers, des murs, des rochers nains portant fièrement leurs blocs de deux mouv’ et demi (Ha ! Je suis en terrain connu, là !!). Il est temps de faire parler la poudre (même si, vu l’étendue de mon entrainement, ça risque plus de finir en pétard mouillé !)...






    Le soleil est définitivement passé sous l’horizon. Les ombres deviennent de plus en plus denses (mais pourquoi je suis allé m’enterrer au fond du vallon !?!). Le doux clapotis de la rivière qui coule au beau milieu du secteur s’agrémente peu à peu des coassements des crapauds. Ils ne sont pas gros mais, bon dieu, ce qu’ils sont bruyants !


    J’ai l’impression de n’avoir rein fait. Et pourtant, je n’ai pas arrêté de courir d’un bloc à l’autre. La visibilité devient tellement réduite qu’il est clairement temps de plier bagages. Retour à la voiture, guidés par les soleils artificiels illuminant maintenant le clocher du village.


    Nuit noire. Casse-croute à la main (il était temps !), je ne vois guère plus que les quelques mètres d’asphalte qui défilent sous le cône de lumière des phares. Mais est-ce bien important ? Des images plein la tête, pendant que Vincent se penche sur le volant, je ne suis pas là. Je suis encore au beau milieu de ces blocs de granite. Et je me dis que j’aimerais bien y retourner, un de ces quatre...



    La vidéo "Amas d'Eus"

    L'article dans le blog



10 images de Thibaut Marot et de Sébastien Laborie










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