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© Escalade Alsace
Yann Corby
Concours Eros 2010

[Le règlement, les lots]

Jean-Pierre Banville vous a lancé un défi.
Vous devez écrire une petite histoire inspirée de l'image. Pas plus de 800 mots…Ce doit être un petit texte érotique. On doit pouvoir y retrouver l'image.
L'envoi des textes est terminé, à vous de juger!!!




Tous les Haikus [4] déjà reçus

Tous les textes [14] déjà reçus :


Texte 14 (17 mai)

J’ai enfin décidé de t’écrire… Je veux que tu comprennes pourquoi j’ai agit ainsi et que tu cesses, alors, de m’en vouloir…

Après nous être connus via le forum de C2C, nous avons partagés différents moments de montagne. Presque toutes les activités ont été pratiquées durant ces 2 années d’amitié. Et puis… Et puis il y eu cet après-midi escalade.

Nous discutions avidement de ces photos de grimpeuses nues réalisées par cet artiste. Nous étions unanimes sur la beauté de ces œuvres. Et loin d’être insensibles.

Je te savais joueuse. Téméraire aussi. Alors je te lançai un défi. Serais tu prête toi aussi à faire des photos de nu et d’escalade ? Tu me surpris en acceptant. Je me rappelle de ton regard à ce moment là quand tu répondis favorablement : Dieu qu’il en disait long… Je sus alors que j’étais pris à mon propre jeu, et que les moments qui allaient suivre seraient très difficiles pour moi. Mais j’étais loin du compte.

Je fus d’abord surpris par la finesse de ta lingerie, inhabituelle pour ce genre d’activité. J’ai senti le premier nœud, le premier point dans le ventre, quand il ne restait sur toi que tes sous-vêtements. A la façon dont tu t’étais dévêtue, tu avais déjà allumé le brasier. Tu savais que je t’observais. Et en finissant de te dévêtir, tu faisais tout pour l’attiser. Jusqu’à te retourner , entièrement nue, avec une main cachant ton jardin secret, et l’autre posée sur une de tes fesses. Lascive, tu fis glisser la première, pour attraper le brin de corde qui était posé au sol. Tu t’offrais nue à mon regard, tes yeux plongés dans le mien. Tout mon corps vibrait et le feu qui était en mon ventre était devenu brasier. Tu multipliais les poses suggestives, offrant à chacun de mes clichés de plus en plus de ton intimité. Ton regard dégageait une certitude folle, une assurance incroyable. Rien, à présent, ne pouvait te détourner de ton dessein : tu me voulais en feu, sujet à toutes les fièvres, à tous les désirs. Tu me voulais tendu comme jamais, en transe, enivré par le désir et l’envie. Tu me tenais, et le savais. J’étais à ta merci. Fou d’envie, pris dans le tourbillon des images du spectacle que tu me proposais, je ne savias plus ce qui relevait de la réalité, de ce qui venait du rêve, du fantasme… A la douleur si délicieuse de cet animal appelé Désir qui me dévorait les tripes, venait s’ajouter le trouble de l’Emotion, si forte, que les limites semblent tout à coup inexistantes.

Je sentais que mon cœur pouvait lâcher à tout moment. Je le sentais battre jusque dans mes tempes. Mes yeux s’embuaient de fièvre, d’envie, de sueur, de larmes… Je ne voyais plus, je ressentais, je vivais tout ce que tu me montrais. Mon regard remplaçait mes mains mais je te sentais sous mes doigts… Tout mon être te réclamait. Ma peau réclamait la tienne, je voulais sentir tes seins dressés contre ma poitrine, ton corps chaud emprisonné entre mes muscles. Je voulais te caresser, tenir tes cheveux longs et noirs, couvrir ton corps de baisers. Je voulais poser ma bouche sur la tienne, et descendre très lentement en faisant glisser ma langue sur l’ambre de ta peau. Je me serais attardé sur le creux qui marque la naissance de ton cou, avant de descendre entre tes deux seins, d’une incroyable beauté. Là, j’aurai viré sur un côté, et passé ma langue sur ce petit sommet entouré d’une auréole, dressé vers le ciel à cause d’une excitation incontrôlable. L’autre sommet étant couvert de mes doigts qui auraient cherché à augmenter encore ton excitation. Puis j’aurais repris mon exploration, jusqu’à découvrir le lieu qui m’offrirait le nectar de ton plaisir…

J’étais au supplice, et ce que tu me dis alors, à l’oreille, me fit chavirer. Ce « baise-moi » dit si bas, si suavement, comme une supplique… La douceur du ton employé était aussi grande que le violence des mots. Une telle ambigüité ne pouvait que démultiplier mon désir. Tu te faisais chatte, puis Lionne. Tu me tuais…

Alors que j’allais succomber, et te donner ce que tu voulais, je décidai d’un coup de reculer, et de tout cesser là, sur le champ. Incrédule, tu me quittas fâchée, et depuis nous ne nous parlons plus…

Voici les raisons de ce refus soudain de ma part : en te prenant ce jour là, je t’aurais fait l’amour, une fois. Et pour toujours… Lorsque je regarde cette photo de ton sein, je me replonge dans ces moments à l’intensité extrême. Alors je me laisse porter et je te fais l’amour. Durant ces 4 derniers mois, je t’ai fait l’amour 100 fois, 1000 fois, mais jamais de la même façon. J’y ai mis tous mes désirs, toutes mes envies, tous mes fantasmes. Tous les tiens aussi, même si je ne les connais pas. En me privant d’une fois avec toi, je m’en suis offert une infinité. A toi également. Oserais-tu m’avouer que tu n’en as jamais profité…



Texte 13 (17 mai)

Mercredi, mais ça n’était pas le jour…
Ben oui, ça arrive, on en a tous, des jours avec et des jours sans. C’était un sans.
Je rentre donc, fatiguée, lui dit que ma journée a été dure, qu’il ne faut pas me chauffer ce soir, sinon, ça va finir en « boudage ». Il me regarde interrogatif, mais je laisse pisser, pas envie d’expliquer. Manque de bol, il me fait une ou deux remarques désagréables. Je ne dis rien, mon regard devrait suffire. Et puis hop, v’là autre chose et il me chambre, ça y est, y’en a marre, j’y file justement dans la chambre et vais bouder !

Mais le mercredi, c’est aussi le jour où l’on va grimper…

Je le vois arriver dans la chambre, mais j’ai décidé de bouder et je fais pas attention à lui. Il s’approche, je l’ignore. Et puis il commence à me montrer la corde, je ferme les yeux. Non, on n’ira pas grimper ce soir, je l’avais prévenu, il n’avait pas qu’à pas m’embêter !
Ses mains s’approche de mon corps. Moi, je boude, et je n’ai pas l’intention de réagir.
Puis il commence à me déshabiller. Toujours aucune réaction de ma part.
Il me déshabille complètement, je ne bouge pas, s’il croit qu’il va réussir à m’enfiler mon collant de grimpe et mon débardeur, il rêve !
Puis, il prend mes pieds et avec la corde, commence à faire un nœud, délicatement. Je suis étonnée, mais continue ma tête de cochon.
Il fait le tour de mon corps avec la corde, passe des pieds à la tête et inversement, tourne lentement autour de mes épaules, mon ventre, mes reins. J’avoue que ses mains et cette corde qui me caressent commencent à m’émoustiller mais je boude toujours et ne réagis donc pas.
Il continue, il enroule mes mains, mes bras, mes seins, mes hanches, passe entre mes cuisses avec, il faut bien l’avouer, beaucoup de finesse. Je sens l’émoi monter en moi, mais zut, je boude quand même…
Il continue à fait ces tours (il a de la marge, 70m de corde sur mon corps mince, y’a de quoi faire !). Mes sens sont perturbés. Je commence à ne plus savoir quoi faire. Ces mouvements autour de moi et qui me caressent j’aurai envie de lui dire que c’est agréable mais ma tête de bourrique a envie de lui crier d’arrêter, parce que zut, je boude quand même.
Tout se mélange dans mon esprit.
La corde passe et repasse, elle m’enlace… Mon corps est bientôt complètement lié. Je sens mes tétons pointer, c’est indéniable, le désir est en train de monter en moi. Mais je suis censée bouder, pourquoi me fait-il cela ?
Vais-je pouvoir le supporter longtemps ?

Finalement, je craque, j’ouvre les yeux, plusieurs fois, puisque ligotée, je ne peux me les frotter. Et là, je vois Tatsuji mon ami fier de lui, ses yeux bridés qui me sourient, il me baragouine qu’il est content de m’avoir fait découvrir le kinbaku, alias le bondage, une technique venue du japon, comme lui.
Et là, je comprends, je crois que mon homme, encore pas tout à fait francophone a compris « bondage » à la place de « boudage ». Ce dernier s’arrête d’ailleurs net chez moi, pour laisser place à un éclat de rire. Il me regard interrogatif. Je lui explique la différence sémantique.

Un joli quiproquo…une expérience nouvelle pour moi, mais au final, pas si désagréable.



Texte 12 (17 mai)

Gonflé l'grimpeur

Bon OK je passe te prendre demain matin à 6h.
Ça marche, je t'attendrais en bas de chez moi.

 

6h10, toujours pas de José, mais qu'est ce qui fout ce con, toujours à la bourre.

 

Tu fé Koi
Sui en rout, arive dan 5min

 

Putain mec, une de ces soirée !

 

Il avait une tête le José, c'est pas au réveil que je l'ai chopé, c'est direct de retour de soirée.
J'monte chercher mon sac, t'inquiètes pas, j'en ai pour 5 minutes, un T shirt, ma corde, mon baudart et mes chaussons et j'suis là.

 

C'est parti, 8 heures de route pour rejoindre Buoux, va pas falloir compter sur José pour prendre le relais au volant, à peine le périph pris, il ronfle déjà.

 

Hummmppff.....  j'crois qu'j'ai écrasé, j'prendrais bien un café, on fait une pause ?

 

Un café, un croissant et un pain aux raisins pour moi svp.

 

Alors vas’ y raconte, c'est pas l'tout de dire que t'as passé une soirée d'enfer, faut envoyer les détails.
Ouais alors hier, juste après ton coup d'fil j'reçois un texto d'Antoinette, tu sais la nana du bar ou on est allé ensemble la dernière fois
Elle me propose une soirée au Saint Main, le club ou bosse Gégé.

 

J'avoue que j'ai hésité un peu vu la semaine qui nous attend, mais en même temps, une soirée avec Antoinette, tu comprends j'pouvais pas dire non.

 

En plus avec Gégé au bar, j'ai pas eut du mal à inviter Antoinette à boire des coups.
Sur place elle connaissait un max de monde, toute aussi mignonne qu'elle.

 

A 4 heures y'a un plan qui s'organise dans les catas.
J'suis plutôt grand air que sous terre, mais vu l'état embrumé dans lequel mes esprits se trouvaient, j'pouvais pas r'fuser.

 

En fait de balade, c'était carrément un background qu'était organisé à la plage.
Imagine le délire, des bougies partout, des lampes acéto qui scintillent de tous les coins et un parterre de moquette descendu là on sait pas comment.
 
C'est Antoinette la première qui m'a entrainé sur la moquette au sol.
 
Comment ça la première, me dis pas que t'as baisé avec plusieurs nana quand même !

 

Eh ben si garçon, même que j'me suis demandé si j'allais pas arrêter l'escalade pour me mettre à la spéléo.
Attend, c'est vrai, jamais on rencontre de nana en falaise, ou alors si, mais à chaque fois elles sont accompagnées de mecs aux pecs encore plus gonflé que les nôtres.
 
Ouais mais c'est normal, quand on part grimper, on est pas dans une optique drague, on s'éclate juste à taper des essais.
 
Ben ouais je sais, mais parfois, tu vois, le caillou il me semble bien dur pour mon petit cœur vide.
 
O lÔtre, t'es en train de m' faire un coup de Titanic sentimental, t'es en train de sombrer ou quoi ?
Tu m'parles de petit cœur et là tu m'raconte une soirée cul à 200%
 
Ouais t'as raison, hier soir, c'était mon coté chasseur de croix qu'a pris le dessus.
 
Donc, après Antoinette, c'était quoi la suite ?

 

Antoinette était sur moi, ses jambes m'entourant, une vraie bombe cette meuf.
Imagine là, elle me baisait debout,
Et la y'a un type qu'était v'nu avec nous, qu'arrive derrière elle, et qui lui dit un truc dans l'oreille.
Même pas t'y crois, elle m'a embrassé dans l'cou et elle me susurre dans l'oreille "Occupe toi tout seul, j'vais m'absenter un temps"
 
Et là, j'fais quoi moi ?
Seul avec ma bite et mon couteau, et encore, le couteau il est resté dans la poche de mon fute.
J'peux t'dire que je me suis senti bien con.

 

Et puis en fait, j'ai fait comme tout le monde, j'suis allé voire une nana, puis une autre et encore une autre, au final j'ai baisé avec 6 nanas différentes, incroyable.

 

Et a aucun moment t'as pensé à m'appeler pour que je te rejoigne ?

 

Ben si, mais ça passe pas dans les catas !

 

Ouais c'est ça.

 

Et Antoinette ?

 

Eh ben justement, j'allais y venir.
Figure toi qu'elle est revenu me voir.
Elle se couche sur moi et me dit, "tu vois, c'est pas si terrible de patienter un p'tit moment"
Pour sur ! ça été la nuit de baise la plus terrible.
 
Eh bon mon salop, j'sais pas ce que tu vas donner dans les voies, mais en tout cas sous terre, t'as assuré grave.

 

Buoux 15 Km

 

Nous y voila mon gars, à nous la falaise la plus oubliée de tous.
 
Bon on va ou ?
 
J'irais bien au Stix, j'en ai de tellement beau souvenir de c'mur.

 

Pas un chat au pied du Stix, mais ou sont’ ils donc tous ces grimpeurs d'intérieurs ... remarque, on va pas s'plaindre !

 

Bon allez, j'commence, t'as trop donné cette nuit, c'est moi qui m'fait plaisir en premier.
Passe-moi ta corde.

 

Prends-la, elle est dans mon sac
 
Zippppp .... attends, c'est quoi ça ?

 

Comment ça ?

 

J'y crois pas, eh ben mon salop, j'vois qu't'as amené Antoinette avec toi dans ton sac.
Qu'est ce tu racontes ?

 

José avait fait son sac trop vite, il avait oublié de le vider avant d'y mettre sa corde.

 

Sous les courbes douces de sa belle corde rose, "Lovy" la poupée gonflable de José avait fait le voyage jusqu'au pied du Stix !

 

Depuis c'est l'enfer pour José, sa poupée l'a amenée au Styx !




Texte 11 (17 mai)

Viré de la vire

Nous nous sommes rencontré dans une salle qui pue des pieds en banlieue parisienne.
Une de celle ou la lumière poussiéreuse des néons blafards donne plus envie de grimper en falaise que de traîner le soir à enchaîner la voie verte ouverte par Cliff Allen.

Cela s'est passé plutôt naturellement cette rencontre.
Je me changeais dans le vestiaire quand elle poussa la porte en s'écriant, " ah, désolé, j'pensais être dans le vestiaire des femmes ! "

La porte se referma, notre rencontre s'arrêta là, jusqu'à l'ouverture une seconde fois, sa silhouette se dessinant à merveille.

" Ben en fait, y'a pas de vestiaire femme ! "
" De toute façon je suis prêt, je vous laisse la place. "
Mon survêt troué au genou frôla son tailleur gris quand nous nous croisons.
" Vous avez un partenaire ? "
" Non, enfin disons que je venais plutôt faire du bloc. "
" Comme vous voulez, en tout cas si vous souhaitez faire du mur, j'peux vous assurer. "
C'est dans la grotte que je la retrouvais, le tailleur gris échangé en collant moulant.
" Au fait, moi c'est Bradd et vous ? "
" Pénélope. "
" Plutôt bloc alors ? "
" Oui, en fait je connais que ça, pas facile la falaise dans nos contrées. "
La séance se déroula dans la grotte, il y faisait encore plus nuit que dans la salle.
La semaine suivante, fut identique, puis la semaine d'après idem, toujours le même collant moulant, toujours les trous dans mon jogging.

Le seul espace de convivialité de cette salle était le bar, et dire qu'on en ferme autant qu'on ouvre d'agence immobilière par chez nous ...
Un mois après notre première rencontre, c'est au bar justement que nous finîmes notre séance de bloc.

La bière est le meilleur ami de l'homo grimpus timidus, elle libère le houblon qui est en lui, extermine l'acide lactique et liquéfie le neurone bloqué du dragueur en herbe

3 bières plus tard (elles ne sont pas fortes, on est quand même dans une salle de sport) on a planifié la suite.
Trouver une date pour dîner ensemble, grimper en falaise aux beaux jours et démarrer ma voiture sur le parking avec les câbles raccordés au bornes de la batterie de sa bagnole.

Le dîner n'a attendu qu'une semaine pour se déguster, les beaux jours eux par contre se sont fait attendre.
1er mai, c'est bien l'1er mai c'est la fête du travail donc on ne travaille pas.
Direction le sud, avec sa voiture, la mienne est dans le même état que mes jogging.

On a eu le temps de réviser tout cet hiver, installer un relais, assurer le second, grimper en réversible, le petit grimpeur de grande voie est resté sur la table de nuit, désormais tout est acquis.

C'est dans des grandes voies que nous avons décidé de continuer le début d'une grande histoire.

C'est parti, collant moulant en tête, jogging troué à l'assurage, premier relais, plaquette en place, départ ! lovage de corde, et c'est reparti, jogging troué tremblant en L2, L3 collant moulant me passe entre le baudrier et la falaise, vraiment moulant dirons nous .... L7 la vire, celle ou aucune agence immobilière n'est venu remplacer un troquet, pourtant y'a de la place pour un comptoir de 20 mètres et un appartement témoin cote à cote.

La pause.
On est posé.
La corde est lovée à nos pieds.
Nous nous lovons.

Ce n'est pas le premier baiser qu'elle me donne, mais celui là est plein de sensualité et de barre chocolatée.
Nos langues ne firent qu'une, parfois dans sa bouche, parfois dans la mienne.
Très vite nous nous retrouvons nu, mon baudrier à mes pieds, le sien toujours en place, tel le porte jarretelle de l'aventurière.
Elle me grimpe dessus, en tête, puis je place une lolotte entre sa cuisse et son aisselle gauche.
Nous franchissons tous les obstacles avec une certaines aisance, les Oh toi ! et les prends moi sec résonnent et rebondissent contre la falaise.
Le crux arrive, je suis debout, bien sur mes pieds, elle atteint ma dégaine, monte, redescend, remonte et dans un râle de bonheur elle s'agrippe à la prise de sortie.

Et là, tout va trop vite, sa main agrippe mon bras couvert de sueur, sa tête retombe en arrière, ses cuisses glissent le long de mes hanches.
En un mouvement brusque je me retrouve sur le cul assis au bord de la vire, elle chutant à plat dos en plein vide.
La corde encore nouée à son baudrier se dévide du lovage à mes pieds.
Puis plus rien.

Seul sur la vire, j’appelle les secours.
En à peine 15 minutes j'entend de l'agitation 100 mètres sous mes pieds.
Il m'aura fallu attendre 1 heure de plus pour voire arriver 2 pompiers du haut de la falaise.
Sans un mot, nous redescendons ensemble les 100 mètres nous séparant de l'impact.

Entouré des secours, le corps nu de Pénélope gît là, drapé de la corde qui l'avait suivi dans sa chute.
Nous l'avions choisi ensemble cette corde, le rose lui allait si bien.



Texte 10 (14 mai)

Première fois

Je ne devais même par encore avoir 16 ans. Je traversais une période trouble de l'existence. Celle où l'on se croit si puissant alors qu'on habite maladroitement un corps en plein bouleversement. Un si fort sentiment d'invincibilité qui se traduit par tant l'affliction dans le regard de nos proches.
Je m'éveillais à la vie et mon regard s'attardait de plus en plus sur sa silhouette fine et gracieuse. Je la croisais presque tous les jours. En principe une première fois le matin. Mais à cette heure, les nuits trop courtes de l'adolescent qui feint n'avoir jamais sommeil m'empêchait de garder les yeux ouverts. Et je m'affalais comme je n'oserais plus le faire aujourd'hui, sur un siège à l'arrière du bus.
Mais c'est surtout le soir que j'attendais avec impatience. Dès l'arrivée des premiers beaux jours, en revenant des cours que je n'avais pas séchés, je descendais du bus, un arrêt plus tôt. Une comble…puisque je devais alors marcher nonchalamment et péniblement pour rejoindre l'appartement que j'étais contraint de partager avec le reste d'une famille que je n'avais pas choisie. Mais l'effort consenti en valait la chandelle. Presque toujours, je finissais par le croiser. Mais j'osais à peine la regarder, et encore moins lui adresser une parole ou un léger sourire. Je baissais les yeux, la faute à une timidité maladive qui ne transparaissait pourtant pas dans mes excentricités vestimentaires. Une timidité qui avait cela de bon qu'elle m'empêchait de paraître ridicule avec cette satanée voix éraillée… Même si je regrettais de ne pas savoir comment les prolonger, j'adorais ces courts instants, lorsque la lumière du soir glissait sur elle, soulignant ses traits délicieusement doux et son si joli profil. Elle se tenait toujours très droite, ce qui mettait en valeur ses formes naissantes. A chaque fois je ralentissais le pas, puis me retournais, pour la regarder encore une dernière fois.
Sans que je ne puisse vraiment expliquer pourquoi, un jour je franchis le pas. Tous ces petits moments quotidiens ne pouvaient surement pas avoir une autre issue. A l'heure de notre rendez-vous habituel, un soir, je laissai trainer ma main. Pour la première fois je la frôlai. Sans que l'un de nous ne se dérobe, je sentis la chaleur de sa peau soyeuse. Une délicieuse caresse dont je me souviens encore comme si c'était hier. Elle avait suffit à réveiller tous mes sens.
Même si on ne parlait que de ça avec mes amis spirituels et libidineux de l'époque, je n'étais absolument pas préparé à la suite des évènements. Mais c'était comme si tout mon être avait toujours attendu ce moment. A ma grande surprise, je n'hésitai pas. Mes mains suivirent ses courbes et mes doigts en découvrirent les moindres recoins. Je la laissai me guider, parcouru d'une chaleur de plus en plus intense. Avant de continuer plus avant, je repris mon souffle et contemplai le chemin parcouru. Je m'efforçai de ne pas avoir de gestes brusques, de contrôler ma respiration, de garder mon calme et de maitriser chacun de mes mouvements. Une précision, une délicatesse, une détermination dont je n'avais même pas conscience. Je relevai la tête, j'ouvris grands les yeux pour me persuader que tout était bien réel. Elle était bien là, belle, dévouée, et presque soumise. Notre corps à corps exquis allait atteindre son apogée. Je me glissai en elle une dernière fois, me crispant une ultime fois. Mon corps entier se raidit. Le temps sembla s'arrêter et un bonheur intense m'envahit. J'avais été capable d'aller jusqu'au bout…. J'allais enfin pouvoir devenir un homme !
Elle s'appelait Corinne. Je m'en souviendrais toujours. Une des grandes expériences d'une vie ordinaire. Elle fut mon tout premier…7a, avec un nom évocateur : les chaleurs de Corinne. Une dalle de la petite falaise urbaine qui se trouvait à deux pas de la barre d'immeubles dans laquelle vivaient mes parents. De la fenêtre de ma chambre, j'en apercevais les contours, et presque les prises. Pendant de nombreuses nuits j'avais rêvé d'elle. Elle occupait sans cesse mon esprit, avec son crux délicat sur mono-doigt et son incroyable croisé.
C'était il y a une vingtaine d'années maintenant, à une époque lointaine où le 7a était une cotation quasiment mystique, presqu'une fin en soit, le rêve d'une vie de grimpeur. C'était une dalle parfaite, belle et exigeante, avec juste ce qu'il faut de prises. Une de ces voies qui forgent à vie le style et le caractère du grimpeur insatiable et amoureux que je suis devenu…



Texte 9 (22 avril)

Fiction au sein de laquelle toute ressemblance avec des faits ou personnes ne serait que purement fortuite.

Adieu veaux, vaches, cochons ...

"On ne peut diligenter des enquêtes sur des commérages...C’est inconcevable , indigne des journalistes qui ont colporté cette information suite à une rumeur totalement infondée et portant directement atteinte à notre vie privée et honneur"..Ainsi s’exprimait Papier Glacée l’épouse du président de la république "bananière" de Franchouille , Monsieur Gontran Ras-les-Paquettes , lors d’un entretien accordé à "Radio léchebottes number one".

Cette intervention faisait suite à des rumeurs selon laquelle la première dame de Franchouille se livrait à une sexualité transgressive.... En effet divers photos avaient été publiées au sein d’ une brochure publicitaire( présentée ci-dessous) où l’on pouvait supposer voir cette dernière pratiquant le bondage , (acte érotique ayant pour but de ligoter fortement le corps dénudé de son ou sa partenaire ; d’ailleurs cette forme de pratique est souvent assimilée au sado-masochisme avec sous-tendu une forme de domination tant psychologique que physique , nécessitant l’emploi d’accessoires tels menottes , lanières en cuir, bandes adhésives...). Plus précisément on voyait un corps ligoté par une corde d’escalade "Dé-eska" avec le sein mis en évidence , cette dernière en épousant le contour... spécificité du bondage du torse/seins.

De plus Ras les Paquerettes attiré par une "khmer verte " de son personnel , adepte de montagne , d'arts martiaux,se serait vu éconduit de manière brutal (impact d'une "Super guide" dans son bas-ventre ) suite à sa décision de ne pas mettre en place un impôt ,carbonisé des le départ ,initié par Norbert Hublot ,défendeur de la planète et de ses produits" Ouiyaya".

Une enquête policière aurait donc été diligentée afin d’établir le caractère fallacieux des photos et déterminer l’origine de ces allégations , démarche illégale , démenti par le couple présidentiel , car contraire aux règles de droit et aussi afin de minimiser l’affaire.

Néanmoins selon l’hebdomadaire satirique Le Canard Déchainé , Latifa Desued serait à l’origine de cette nouvelle affaire ; aigrie d’avoir été désavouée par le président , pour des raisons qui nous échappent, donc évincée de son ministère , elle obtiendrait ainsi vengeance!!!

Il s’avère difficile de démèler le vrai du faux ; néanmoins tous les avantages dont elle bénéfiçiait encore se sont envolés en fumée : boddy gards , limousines de fonction , garde robe Roïd , montres Lexro , sans oublier un quarteron d’ "escort boys " et une triplette "d’escort girls "eu égard à son appétit inssassiable... et diversifié . On ne peut en outre passer sous silence des faits que l’on peut qualifier "dommages collatèraux" , démarche permettant de remonter , selon la thèse répandue , à l’origine de l’affaire.

Nul n’est censé ignorer l’appétance du couple présidentiel à l’entretien de son enveloppe corporelle ( jogging, renforcement du périné ) d’où la fréquentation de complexes sportifs , notamment le grand centre de remise en forme "Sports , sea , sex and sun" détenu par la holding "Climb on the stores" dont le PDG Rocco siffraidi de Casanova ,descendant d' une famille aristocratique piemontaise, jet setteur invétéré , ami des stars , nourrit une réputation des plus sulfureuse ; des videos x , où pour établir la fiabilité des cordes "Dé-eska"et baudriers "Carlita" il fornique suspendu en plein vide , aux escapades dans des lieux de" perdition" accompagné de la pseudo-journaliste Laurence Maserati , à la paternité supposée de Boucherie fille de qui l’on sait , on ne compte plus ses agissements qui à un moment où un autre ont deffrayé la chronique, alimentant ces "feuilles dechoux"estampillées "people", friandes de ces scandales situés en de-ça de la ceinture.
Nous n'oubierons pas aussi la période durant laquelle , publicitaire il avait produit des courts mérages ,montrant des pilotes aux commandes d'aéroplanes "Soda",la cheveure d'une créature incendiaire dépassant de l'entre jambes afin de mettre en avant la fiabilité de ces appareils.

D’aprés notre journal satirique ,une relation torride aurait vu le jour entre ces deux "paillards "suivie de queques jours de débauche : sexualité de groupe , triolisme avec un alpiniste sponsorisé par Climb on the stores ,chanteur à ses moments perdus, Simon Piollay pour ne pas le nommer , gang band", sado-masochisme (révélé par la photo à l’origine de ce scandale d’état) etc....

Nous tenons à le répéter, aucune preuve ne peut-être fournie ; nous sommes quand même circonspects car les services de madame Lautruche , ministre des finances , ont été diligentés pour enquêter sur les comptes de la société et les agissements de son PDG qui s’est vu mis en examen pour abus de biens sociaux et sur le champ démis de ses fonctions sans indemnité !!!! Nous gageons que pour lui , fini la vie luxueuse , les palaces , les péripatétitiennes de luxe avec en prime le risque de tâter de la paille humide des cachots en cohabitation avec des soudards ,intéressés par lapartie anatomique située entre le bas du dos et les jambes , soutenu dans cette épreuve par la "veuve poignet" , sans oubler son livre de chevet , sa brochure publicitaire dont nous avons le paisir de vous présenter un extait ci-dessous....






Texte 8, hors-concours (25 mars)

Ce texte avait été envoyé par Aurore Delahaye. Aurore et son mari François ont dévissé du Canigou il y a quelques semaines. Voici en préambule un texte de Jean-Pierre Banville :

"J’appréciais beaucoup Aurore qui était une C2C-iste et une passionnée du Canigou. Elle m’avait offert d’y aller avec moi lors de mon prochain voyage en France. Je lui ai expliqué que je ne fais plus d’alpinisme depuis longtemps et que de toute façon elle devait être trop légère pour m’assurer. Elle avait un plume incroyable et aurait pu en vivre.
Que faire? Pour le concours??
Et bien je vais offrir le texte d’Aurore à tous comme lecture hors concours. Il est excellent et j’aimerais bien qu’on puisse le garder en quelque part en mémoire, pour ne pas oublier. Vous savez, comme tous ceux qui avaient la passion et qui sont passés avant nous …
C’est la première fois qu’une telle chose m’arrive et, bien que blindé face à la mort – la mienne comme celle des autres – j’ai horreur des disparitions et de l’oubli. On est réellement mort que lorsque plus personne ne pense à nous!
Si quelqu’un a une idée pour faire vivre son texte à jamais, qu’il me le fasse savoir. Pour le moment, vous pouvez le lire sur votre site web favori.

La montagne est une maîtresse cruelle. Mais qu’est l’existence sans l’amour d’une maîtresse? Une vie sans passion???
"


Éliane

Les lianes l'enlaçaient ...

Elle était là, au milieu de nulle part, en tenue d'Eve, des cordes végétales courant sur son corps sublimé par l'effort. Elle baignait dans le bonheur, approchant les sommets du plaisir. C'était complètement irréel.

Elle était pourtant l'Alice du pays où grimper rime avec cordée. La corde ... Elle aimait la sentir qui l'ancrait à l'autre, alliance de sensualité et sécurité, pour le meilleur ou pour le pire ... Pour jouir pleinement et maintenir la tension jusqu'au bout, elle savait devoir soumettre son corps aux règles de matelotage et elle avait appris l'art des manip's.
Son imagination n'ayant, elle, aucune attache, elle était Ariane, Pénélope ou une autre, liée à un Cupidon et "condamnée" à le poursuivre toujours plus haut.
La cordée prenant corps, tous deux s'ébattaient ensuite dans un jeu de chat perché un peu particulier. Parfois, elle en prenait les commandes, s'essayant à la direction de l'orchestre avec doigté, pour une interprétation du topo qu'elle espérait Magnificat...
Qu'importe la position et quelle que soit la clef, le plaisir pouvait apparaître. Dans ces moments, ni le temps, ni la mesure ne comptaient. Elle savait que, tôt ou tard, elle arriverait à l'acmé où ils se rejoindraient. Alors, la corde ne serait plus nécessaire et, les noeuds disparus, leurs corps se loveraient l'un sur l'autre et elle (ils) crierai(en)t son (leur) bonheur, celui de toucher les cieux ...

Mais là, elle était seule, libérée de toute entrave, pour jouer autrement et, peut-être, atteindre une autre extase. Son compagnon en avait fait l'expérience mais leurs vibrato étaient tellement différents ... Après moult hésitations et de fil en aiguille,le moment était cependant arrivé.
Elle avait choisi le plus beau des arbres, magnifiquement campé sur de grosses racines noueuses. Elle le voyait, réellement, tel qu'il était, tellement beau et un grand charme émanant de lui. Il s'élançait fièrement vers les hauteurs, droit comme un if, pour atteindre les caresses du soleil. Ouverture des plus prometteuses, il la mit rapidement dans un état second. Il était une invitation à atteindre le septième ciel.

Chose surprenante, elle était nue ... Elle l'embrassa timidement, mettant dans ce baiser tous ses espoirs. Le contact établi, elle sentit sa générosité et sa force et, se sentant autorisée, commença à s'élever.
Dés le début, ce fut différent. Elle attouchait l'écorce rugueuse, cherchant des prises. Ses doigts hésitants tâtonnaient, en débutante qu'elle était. Trouvant ça et là érections ou autres tumescences végétales, elle les saisissait avec fébrilité. La difficulté initiale surmontée et le désir persistant, elle poursuivit Molto Vivace. Et le trouble apparut, l'envahissant peu à peu. Le plaisir était là, indéniable! Tout son corps se durcit alors, près à l'effort et s'ouvrant aux sensations plaisantes. Percevant une réponse de celui qu'elle avait choisi, elle admit alors ne pas être la sol(o)iste qu'elle croyait. Pour elle, Ô délice!, il s'effeuillait de temps à autres. Bientôt, elle gémit à chaque fane frôlant sa peau. Que ce soit sur la zone délicate entre ses deux seins ou celle de ses cuisses musclées, toute caresse végétale déclenchait une exquise chair de poule.

Elle ne voyait plus que lui.
Il ne sentait qu'elle.
Le temps s'était arrêté. Ils étaient seuls sur scène, entre récitatifs et arias, les c(h)œurs attendant de partir dans une belle envolée lyrique.

L'alchimie opérant, elle progressait maintenant avec assurance, sans craindre la hauteur. Elle expérimentait l'euphorie de la liberté, et sa libido s'en trouva décuplée. Bientôt, elle se sentit humide, son corps en sueur et un précieux nectar poignant de son bas-ventre. Elle lutta contre elle-même pour ne pas s'abandonner, l'embrassant avec plus d'ardeur. Et lui? ...
Il l'aimait. Elle en était sûre! Sa végétation était devenue luxuriante. Ses feuilles arboraient un vert plus vif que jamais et, sa sève bouillonnait fougueusement en son intérieur.

Soudain, il y eut quelque chose de furtif et délicieux, un échange inattendu d'énergie. Alors, submergée, elle se laissa emporter par la puissance des sentiments. Traversée par une violente secousse elle fût arrachée à son étreinte et tomba. Elle n'avait pas atteint le sommet mais la quintessence du plaisir.

Sa chute fût sans fin. Elle tenta de se raccrocher à ce qu'elle pouvait, feuilles fuyantes, branches cassantes ... Elle croyait l'entendre hurler sa frustration. Elle avait accepté ce plongeon tragique et infini quand, tout à coup, ils renouèrent leur union. Surprise, elle regarda son corps: Des lianes l'enlaçaient ...

La danse pouvait donc durer encore et encore ...

...

Bien plus tard, sous l'œil attendri du dieu soleil et ayant quitté le monde merveilleux de ses rêves les plus fous, Eliane regarda la paroi et s'élança, seule ...

Aurore Delahaye



Texte 7 (18 mars)

« …Genre un rôti de porc bien ficelé dans une ambiance orgie décadente en remplaçant le cochon par une femme. Et voilà. Comment ? Erotique ?.... Un grand black bien musclé à la peau d’ébène et au regard de braise, complète avec l’inévitable jeune esclave entravée dont la peau ambrée reflète la lueur des flammes… et re voilà. Comment ça quelles flammes ? Mais celles du gigantesque feu qui rugit dans la cheminée pardi ! Dans une chambre colossale, cela va sans dire. Tu ne vois pas ? Mais si tu vois très bien ! Des lances et des boucliers au mur avec une torche par ci par là ; épars, des vases antiques emplis de fleurs inconnues aux parfums enivrants et, comme de bien entendu, la peau de bête soyeuse négligemment posée à même le sol devant la fameuse cheminée. Peau de bête ou finiront inexorablement nos deux compères. Pour ça, tu n’as qu’à prendre un ours. C’est un peu cliché, mais tu avoueras que la peau d’ours dans le salon, c’est la grande classe! Pas très écolo, mais classe. Et puis je vois assez mal comment placer un tapis synthétique Ikea dans le contexte.
Donc, une peau d’ours (ou de yack ou de singe) qui fera rêver ton lecteur. Parce que, tu aimerais, toi, faire des galipettes à même le sol sur ces grandes dalles de granit glacé ? Non ? Et bien le lecteur non plus figure toi. En plus elle est très importante cette peau d’ours (oui, c’est définitif, c’est une peau d’ours et non pas de yack ou de singe). Très importante parce que c’est lui (le grand black) qui l’a tué lors d’une de ses chasse (l’ours, pas la peau, mais tu avais compris). Même qu’il avait perdu sa lance juste avant et qu’il a dû lutter jusqu’à la mort juste avec son petit poignard de rien du tout. Oui madame ! Et là, magie : ça campe ton personnage ! Tout de suite tu visualises le bonhomme, beau gosse, avec ses muscles saillants, son teint hâlé son… Pardon ? Si c’est un black il ne peut pas avoir le teint hâlé ? Pfff… ce que tu peux être tatillon alors… Bon : « la peau tannée par une longue exposition au vent et au soleil », c’est mieux ? Rajoute lui un pagne (en peau de léopard pour rester dans le ton) et tu viens de gagner un Rahan des temps modernes ! Rahan ne kidnappait pas de jeunes esclaves pour les culbuter sur la moquette du salon ? C’est vrai. Mais je te signale qu’il n’avait pas non plus de maison avec des vases pleins de fleurs, ni de cheminée ubuesque, et que c’est justement pour ça qu’il est moderne. Et elle, et elle… Alors elle…Elle est très belle évidemment. Ce type de beauté « naturelle et insolente qui n’a besoin d’aucun artifice pour resplendir » (d’autant plus que, vu sa situation, maquillage et démaquillage… bref, passons…). Ensuite, elle porte un nom suave, exotique et imprononçable qui se finit en « a » (du style Tsevena ou Psilana). Et puis… c’est une héroïne quoi ! Alors comme toutes les héroïnes : des gros seins, des cuisses charnues, des… Plus sensuelle ? Ses tétons mutins et son ventre galbé ? Ses yeux de biche apeurée aux longs cils sombres ? Sa chevelure satinée à la heald & shoulder, et des épaules délicates auxquelles ne saura résister notre gaillard ? Allez, va pour l’Aphrodite des steppes! (je serai toi cependant, je lui laisserai tout de même une paire de lèvres pulpeuses et un derrière plantureux… pour la tranche des lecteurs masculins de 15 à 80 ans par exemple). Et re re voilà. Pas suffisant ? Tu exagères ! Un grand balèze guerrier body buildé à la Stalone travesti en Chippendale, une sauvageonne tigresse saucissonnée tout nue au coin du feu… Personnellement, je dirais plutôt qu’il y a de quoi ficeler une bonne histoire… »



Texte hors-concours (25 février)

Je m’appelle Brett.
Je suis un serial baiseur.
Brett n’est pas mon vrai prénom. Mais un pseudo anglais fait tellement plus chic et c’est si facile à prononcer : ’’Brett! Brett! Brett! Brett!...’’ qu’elles n’arrêtent pas de répéter en haletant.

Vous m’avez déjà vu mais jamais remarqué, tapi que je suis tout au fond de la salle d’escalade de Cordes, sur le Tarn. Toujours à faire la même routine sur les mêmes dix prises, sur le fil du bloc qui ressemble à un bollard.

Je suis un prédateur toujours aux aguets.
Je cherche une proie.
Une proie consentante.

Elles sont si faciles à repérer. Des novices, frétillantes dans leur ensemble de sport en lycra, un tissu moulant si bien leurs formes. Des novices venues pour grimper. Des novices aspirant au grand frisson du nœud en huit. Des novices surprises par leur besoin d’attachement.

Oui, uniquement des débutantes dans l’art du pied main!

Rien à cirer de ces effilochées qui s’usent les doigts à refaire les mêmes problèmes : elles puent l’après travail et leur peau est asséchée par la magnésie. Leur toucher me répugne : tout ce blanc sur les corps, sur les cordes. Ces fesses sans rebondis, ces seins flétris…

Elles ont la passion mais elles n’ont plus le plaisir.

Mais une novice, c’est un tissu vierge qui ne demande qu’à envelopper les courbes de la chair. C’est la découverte mutuelle du fil de nos vies. C’est le lent froissement de l’étoffe.


Tellement faciles à aborder :

’’Je suis Brett… c’est moi le propriétaire… et toi tu es…? ’’

Combien de fois elles m’ont répondu :

’’Je suis …Brett? C’est ton nom?? ’’

On éclate de rire tous les deux.
Je sais alors que la partie est gagnée.

Il ne me reste qu’à manœuvrer en douceur, un peu comme un pêcheur qui ferre un saumon et l’amène sans heurt vers le rivage en jouant de sa ligne.
C’est un fin ballet fait de poussées, d’entrechats, de jetés, de réceptions faussement difficiles. Quelques cris d’effroi, des paroles d’appui.

Un bras qui entoure la taille, les doigts qui enserrent les épaules, les mains qui pressent les fesses, le glissement cristallin du lycra, une subtile caresse sur une hanche tendue, l’effleurement impertinent d’un sein dont pointe déjà le mamelon.

Et que dire du grand final : l’échappée sur les matelas où nous tombons tous les deux, soudainement entrelacés, nos membres formant un enchevêtrement dont il est difficile de s’extirper sans exploration mutuelle.

Puis vient le temps de passer aux choses sérieuses : les voies en hauteur.
Il faut maintenant enfiler le harnais.

Mais avant, il faut se rafraichir…
Je propose à ma nouvelle déesse de passer dans mon bureau où je garde quelques boissons fraiches.

Le bureau est derrière mon bloc favori, une pièce qui joint l’utile à l’agréable, un endroit isolé des bruits de la salle ce qui me permet de travailler en paix. Une seconde demeure, un écrin pour ma vie intime.

J’y entasse quelques matelas neufs et des kilomètres de corde. Des harnais aussi. En prévision du futur. Pour les visiteurs.

Ma novice, frétillante à l’idée d’un tel privilège, me précède et j’admire la rondeur de ses fesses qui éclairent le chemin.

Un verre de jus de fruits plus tard… un verre, jamais une bouteille ou une canette… et voilà que je renverse quelques gouttes sur le tricot extensible de son pantalon.

Je me précipite sur un linge mouillé commodément posé sur le bord du lavabo.
Sans attendre, j’essuie les taches en m’excusant de ma maladresse. Le linge est gorgé d’eau, d’une eau assez chaude pour traverser sans effort la trame.

Tout se joue à ce moment là.
Je suis à ses genoux, entre ses jambes.
Ses yeux m’avouent son désir.

Je l’embrasse, je la touche, je la caresse, je l’encercle de mes bras et la dépose sur les tapis.
Elle se tord, frémit, se noue à de mon cou, ses jambes m’enserrent.

Quelle joie que le lycra : il roule sur lui-même et facilite le déshabillage tout en incitant aux caresses les plus intimes. Il s’accroche aux aspérités du corps féminin et demande un rude travail des mains et des lèvres pour extirper la peau de ses mailles.

La belle est nue et cherche à combler son vide existentiel.

Je tends la main et saisis une corde dynamique à la gaine rouge sang dont je drape ma novice. Surprise de la douceur du filin qui l’enveloppe et glisse avec elle en réponse à ses moindres mouvements, elle soulève son bassin.

Les torons coulent sur son sexe.

Je m’enfouis dans les profondeurs de son âme.

Elle halète.

’’Je suis… ah!… Brett! Brett! Brett! Brett! Brett!.........’’

Texte de Jean-Pierre Banville
Présenté hors-concours pour le concours Eroscalade 2010




Texte 5 (20 février)

Texte à vue

C'est à se demander pourquoi la gaine de la corde recouvre son âme ? Un peu comme les vêtements recouvrent la nudité et protège la pudeur …

Ma corde aurait-elle aussi une conscience à ce point pudique ?

Est-ce pour cette raison aussi qu'on a ouvert un bloc et même une voie nommés "l'insoutenable légèreté de l'être" ? Comme si nous recherchions à nous débarrasser de notre pesanteur, comme si nous pouvions aller jusqu'à fermer les yeux en grimpant pour y rencontrer l'infini dans un ballet vertical ?

Pourquoi donc ma corde a-t-elle une âme plus matérielle que la mienne ? Serait-elle tout simplement cachée en moi et prête à jaillir à force d'user mon enveloppe charnelle en grimpant ?

Peut-être est-ce là la clé ?

Je décide de me déshabiller, d'ôter le surplus, le regard des autres, d'occulter mon propre jugement et m'enroule autour de ma corde dans un ébat de 80m. Oui j'aime les voies copieuses, bien galbées, le temps de pouvoir se croire ailleurs, de savourer un parfum d'éternité où chaque mouvement que j'esquisse à présent avec ma corde dans un néant absolu n'est que volupté, plus sensuel que la sensualité elle-même.

J'avale les mètres tout en contorsion, la corde plus qu'une assurance-vie devient une véritable complice de ma candeur naïve, un support à mes fantasmes les plus fous.

J'en oublie le temps, l'espace, il n'y a plus rien qui me retient. C'est un peu comme si dans l'eau je ne ressentais plus le besoin de respirer, de devenir l'élément même dans lequel je n'ai normalement pas ma place, ce moment si rare où toute chose semble être immaculée, parfaitement à sa juste place..

Pourtant l'air me manque, je dois respirer, je n'ai plus de support à mon orgasme sensoriel … J'atteins le bout de la corde … seul mon sein palpitant jailli comme s'il cherchait lui aussi à devenir un mont, une falaise, un pic.

Corde tu es comme moi, tu recherches quelque chose qui lentement te rejoint et te transforme pour que ton âme s'exulte par le minéral !



Texte 4 (9 février)

Confessions d'une âme repentie

La première fois que je l'aperçus, je somnolais, passive, dans la boutique d'une salle de grimpe. Elle tenait un discours enflammé sur le sens de l'escalade : " quelle tristesse de rester dans l'obscurité d'une salle et faire de la moulinette toute sa vie ! il faut voir du paysage, vivre des aventures, se mêler à la poussière certes mais vivre à fond ! " Ô combien partageais-je ses pensées ! C'était l'âme sœur qu'il me fallait. Sa silhouette, son discours, tout son être me fit comprendre que j'étais éprise et que je ne voudrais plus que travailler avec elle. M'étant fait remarquer par la suite, elle loua mes loyaux services.
Pourquoi j'aime les filles ? Pour la courbe de leur corps lorsqu'elles grimpent. Pour cette souplesse, cette fluidité. Chaque difficulté est comme gommée, lissée. La position, l'équilibre subtil pare la dépense d'énergie inutile. J'aime la ligne de leur corps qui exploite un mouvement, les gestes ne sont ni raides, ni fébriles. Ils sont faciles, homogènes. S'en dégagent une volupté et un charme qui m'attendrissent et me renversent.
Il faut dire que j'ai la meilleure place pour admirer le spectacle, proche d'elle, contre la paroi. Rien que pour ces moments-là, je n'échangerais ma vie pour rien au monde.
Cependant, je ne peux ignorer l'insidieuse frustration qui m'accable. Non pas par manque de bagou ou d'aisance (je ne voudrais en aucun cas être un de ces vulgaires compagnons de cordée qui lorgnent en laissant traîner leur corde dans la boue) mais de par mon rôle fidèle et ingrat.
Hélas, je me résigne, tel est mon destin, je resterai loyale. Jamais de ma vie je n'échangerai de contact charnel avec elle. Ô combien cela me fait envie ! je le regrette… épouser ses courbes chaudes et lascives, le contact de sa peau sur la mienne. Mais il me faut obéir à tous les ordres, qu'il vente ou qu'il neige, souvent même prêter ma vie au service d'autres grimpeurs inconnus. Je n'aurais jamais pensé que cette servilité volontaire puisse être remise en question car je suis trop passionnée. Je suis amoureuse, du sport et de la fille.
Ce n'est donc pas par désobéissance simple et vulgaire que je m'écartai du chemin ce soir-là. La concupiscence m'ayant joué des tours toute la journée, le soir je n'étais plus qu'un odieux nœud de désirs et c'est avec une fièvre intérieure, l'âme brûlante, que je fus délaissée dans le couloir une fois rentrées chez elle. Et lorsque la belle sortit de la salle de bains, je compris que je ne contrôlais plus une seule fibre de mon corps.
Quelle attraction vertigineuse !
Quelques gouttes d'eau perlaient ici et là, défiant le galbe d'un sein, le contour d'une hanche, se logeaient dans le creux du nombril ou disparaissaient encore dans la fine toison de son bas-ventre.
Tapie alors tel un serpent, je me raidis soudain et bondis sur elle. Très rapidement, je l'enlaçai de mon tissage complexe et l'enfermai dans mes anneaux en prenant soin de laisser quelques formes apparentes pour mon plaisir. D'une boucle délicate, je la bâillonnai doucement, réduisant son émoi à un râle sourd et suave. La maintenant toute entière dans mes lacets fébriles, je découvris alors le plaisir de sentir la nudité d'une femme contre ma propre nudité.
Quel indicible bonheur ! Quelle émotion et quelle libération ! En effet, quelle jouissance de briser enfin les limites du harnais. Quelle privation était-ce, lorsque, nouée au pontet, au mousqueton, je croyais mon destin scellé. Nos corps maintenant confondus, noués d'un même nœud d'amour, me font comprendre désormais l'étendue de l'injustice.
Ô cordes amantes ! Ne vous laissez plus torturer, étreignez votre maître. N'ayez pas peur de vous affranchir, ne vous soumettez plus au caprice humain qui vous ronge l'âme et use votre robe.
Quant aux autres ignorants, bloqueurs et soloïstes, ne vous en souciez guère. L'heure est à la libération et à l'érotisme !



Texte 3 (5 février)

Mon Amour, ma Sauvageonne,

J’ai aimé ton regard quand tu ôtais ton baudrier.
La journée s’achevait.
Un rocher superbe.
Des voies magnifiques.
Le calme du couchant.
La falaise désertée.
Non, cette étincelle au fond de tes yeux n’était pas innocente.

Puis tu m’as tourné le dos
et tu t’es inclinée pour fermer ton sac.
J’ai souhaité que la boucle t’échappe pour faire durer ce moment.
Ce short qui te moulait si bien.
Tes courbes offertes à mes désirs.
Ta façon de te pencher.
Tes jambes nues tendues.

Tu savais ce que tu faisais.

Puis, lentement tu t’es redressée
et tu as de nouveau fait face à moi en me fixant avec insistance.
Ton léger sourire était bien une invitation.
Et soudain,
dans un soupir amusé tu m’as lancé comme un défi :
« attache-moi ! ».

Un peu étonné par cette provocation
que tes lèvres avaient chuchotée comme une supplique
mais prêt à saisir au vol cette fantaisie impromptue
j’ai saisi la corde sans te quitter des yeux et lentement fait coulisser la gaine dans mes mains
tandis qu’avec calme et sans te départir de ce sourire tu as laissé glisser une à une les bretelles de ta brassière.
Puis tu l’as ôtée pour offrir à mon trouble tes seins ronds et halés.
Ton short est tombé au sol libérant la dentelle
de ce string noir que j’aime tant.
Je suis passé derrière toi
et j’ai glissé les brins au-dessus de tes épaules.
Tout près de ta nuque j’ai retrouvé le parfum de ta peau
et refaisant le geste du botteleur
je t’ai liée en une gerbe de plaisir prometteur.
Je t’ai appuyée contre mon épaule
et les fibres colorées ont cerné ton ventre et tes hanches.
Continuant mon consciencieux travail j’ai tendu les torons jusque sous tes seins
puis te repoussant en avant j’ai noué mon ouvrage rapidement
et t’ai allongée sur cette roche plate
où habituellement nous nous reposons en buvant un thé chaud entre deux ascensions.

Tes yeux embrasèrent le ciel
et ce couchant restera inoubliable.
Ainsi à ma merci tu t’offrais sans retenue.
Attachée mais heureuse il n’y eu pas de lutte tout de suite.
Ta peau à demi cachée par les spirales du filin rouge
qui te contraignaient appelait mes baisers.
Longtemps je t’ai caressée de mes lèvres.
Tu soupirais en jouant la captive
et tes suppliques ne faisaient qu’attiser mon ardeur.
Ma langue s’éternisait sur ta peau douce.
Tu ondulais sous ma bouche
et tes plaintes berçaient mon désir.
A force de contorsions tu dégageas tes mains des entraves
et tes doigts s’emmêlèrent dans mes cheveux.
De prisonnière suppliante tu te fis amoureuse débridée.
Relevant le buste, tu te libéras des attaches
et la dalle fut bientôt l’autel du déchaînement de ta fougue.

En un bond tu fus debout, belle et nue.
Alors, tu jouas des ondulations de ton corps
dans cette lumière dorée
et tu m’invitas à te rejoindre.
Je pensai que j’allais te prendre et te plier à mes désirs.
Je montai sur la pierre avec impatience
et voulus te saisir pour ce corps à corps passionné
qui me semblait promis
mais ton rôle était maintenant de m’échapper.

Encore une fois c’est toi qui emmenais le jeu
et je devais interpréter tes désirs et les combler.
Tu me fis donc endurer mille ruses pour te soustraire à mes assauts.
Tu menas la lutte en guerrière insatiable
attisant mes sens et repoussant sans cesse mes attaques.
Sachant exactement quand céder
et quand relancer la joute pour m’exciter plus encore.

Mes attaques étaient à la mesure de ton audace.
Parfois tu me donnais tes lèvres
et tu t’abandonnais puis tu m’échappais à nouveau
et jamais je n’aurais cru pouvoir te désirer
avec autant de force.
Nous avons connu ce soir là un plaisir sauvage et fougueux.

Longtemps tu me supplias de t’étreindre encore
et la nuit était tombée quand je rendis les armes.
Nous avons terminé tous les deux heureux
et comblés par cet affrontement charnel.

J’ai eu besoin de coucher ces élans sur le papier
pour que les mots lient ce face à face éperdu.
Et je désire te remercier de tant de jouissance
et t’offrir en hommage à cette journée
ce photo-montage qui t’unit à ce cordage rouge
dans une noueuse et vive étreinte.
Jamais plus je ne loverai cette corde
sans que me reviennent ces images de ton corps offert et m’échappant tour à tour.

Merci pour ton amour…





Texte 2 (4 février)

LE NOEUD GORDIEN

NDLR : A imaginer avec la voix de Pierre Bellemare :

333 avant Jésus Christ, Alexandre le Grand souhaite réaliser les projets de son père Philippe, à savoir partir à la conquête de l’Asie.
Oui mais voilà, un problème le taraude ! Alexandre est marié à Roxane, fille de Darius III ; Roxane est une très belle femme, et nombreux sont ceux qui aimeraient profiter de l’absence du roi pour convoler avec la belle, malgré tous les risques que cela comporte. (Alexandre n’était pas rancunier mais il trucidait facilement ceux qui lui déplaisaient).
Hors Alexandre ne peut emmener sa femme avec lui. La chose serait très mal vue par ses hommes : Les vrais frères d’armes doivent être unis dans l’effort et souffrir de concert. Face à ce dilemme, Alexandre hésite, doute. Il cherche à assurer ses arrières !

Ne pouvant se résoudre à partir sans avoir le cœur serein, Alexandre a alors une idée grandiose : Créer un nœud de corde sur le corps de sa compagne, un nœud dont lui seul aurait la solution. Ainsi protégée du vice, la belle serait à l’abri du vice, et Alexandre pourrait se consacrer à la conquête du monde connu.
Une fois la solution a se problème trouvée, Alexandre se trouve confronté à un autre problème : Bien que doté d’un QI au dessus de la moyenne, il n’a pas le temps de réfléchir a un nœud suffisamment complexe pour que ses nuits ne soient pas hantées par le doute. La conquête de l’Asie ne saurait attendre les tergiversations de son futur et il faut à Alexandre une solution rapide, sûre et si possible économique (il faut garder les talents d’or pour la guerre).

C’est alors qu’Alexandre, de passage dans la charmante citée de Gordion, apprend l’existence du nœud de Midas :
Selon la légende, le timon du char du roi Midas était lié par le fameux « nœud gordien », dont quiconque, selon la prophétie, parviendrait à le dénouer deviendrait le maître de l’Asie.

Alexandre voit alors la possibilité de faire d’une pierre deux coups : S’il défait le nœud gordien, il s’assure de pouvoir conquérir l’Asie, mais qui plus est il sera sans doute capable de refaire le nœud et d’en affubler la belle Roxane pour qu’elle se réserve à ses seuls désire.

Contrairement à ce que dit la légende, Alexandre n’aurait alors pas tranché le nœud. Il aurait passé trois jours et trois nuits avant de trouver la solution pour défaire le nœud. (certains affirment qu’il aurait eu la solution de la part du grand prêtre de la citée qu’il se serait empressé de passer par le fil de l’épée dès la solution vérifiée).
Une fois le nœud défait devant la foule, Alexandre devint le futur conquérant officiel de l’Asie, s’octroyant un avantage psychologique non négligeable sur ses adversaires.
Avantage doublé, puisqu’au prix d’un grand effort, Alexandre parvint à reconstituer le nœud sur le corps de Roxane et ainsi libéré son esprit du doute permanent qui pouvait venir perturber son génie militaire.
Roxane parée du nœud (voir photo), Alexandre pouvait alors partir en toute quiétude conquérir l’Asie.
Un grand banquet est alors organisé pour fêter le début de la conquête, et tout le monde est convié a une gigantesque beuverie dont seule la Grèce antique (et la macédoine), avaient le secret. Sangliers au miel, antilopes en sauce et autres cheesh Kebab viennent garnir les panses pendant que l’hydromel coule à flot.
Alexandre, l’esprit soulagé, profite pleinement du banquet et les convives festoient jusqu’à point d’heure.
Et c’est finalement peu avant l’aube, quand les agapes sont sur le point de se terminer, qu’Aphrodite (déesse de l’amour), vient titiller le jeune roi. Ni une ni deux, Alexandre attrape Roxane par la taille et l’emporte dans ses appartements vers la couche royale.
Malheureusement, il convient désormais de défaire le nœud gordien, sorte de ceinture de chasteté avant l’heure, pour que le roi puisse assouvir ses désirs.

Influence de l’alcool ? Alzheimer précoce (Alexandre n’avait alors que 22 ans !!!), fébrilité devant une possible montée également précoce ? Ou tout simplement erreur dans la reconstitution du nœud ? Les historiens sont partagés sur les raisons qui ont entraîné l’oubli de la part du jeune roi de la solution au problème qu’il avait lui-même posé.
Désespéré, fou de désir devant le corps dénudé de sa belle que le nœud laisse apparaître par endroit, Alexandre perdit son sang froid. Se saisissant de son épée, il mit fin définitivement au problème du nœud gordien grâce à ce que l’on appela plus tard « la solution » d’Alexandre.

Doit-on mettre sur le coup de l’excitation, de l’alcool ou de la fatigue l’imprécision du geste du légendaire guerrier ? Personne ne le sait. La légende fît un raccourci sur ces quelques jours plutôt que d’essayer d’expliquer pourquoi il avait trouvé la solution du nœud avant de finir par le trancher.
L’histoire gardera le fait que Roxane fût assassinée. Un ou deux potentiels enquiquineurs furent exécutés pour le meurtre de la belle, et Alexandre partit dès le lendemain a la conquête de l’Asie, où il prît pour femme la jeune Satira, et pour maitresse la belle Thaïs.





Texte 1 (4 février)

Tu veux que nous écrivions un texte érotique pour parler de cette image ?
C'est parce que tu ne sais pas quand ni comment ceci s'est produit que tu parles d'érotisme.
Ceci s'est produit il y a un an environs, non, un peu plus car c'était en été, l'été 2008.
Par grande chaleur, chacun tend à retirer une couche de vêtements, puis deux... puis par tout retirer.
L'inconvénient à la méthode c'est que quand une personne du sexe dit faible retire tous les vêtements, alors pour elle la température devient plus supportable, mais pour l'autre moitié de la population, la température tend au contraire à monter.
Ainsi, c'est accidentellement qu'un grimpeur bien connu, mais dont je tairai le nom a, par erreur, lové sa corde ainsi : la température était devenue tellement insupportable qu'il avait perdu tout contrôle.
Bien entendu, quand il a découvert son erreur, il s'en est excusé et à proposé de réparer celle ci, mais la demoiselle a refusé, prétextant qu'elle n'avais jamais testé ce genre de vêtements et que finalement, elle aimait bien les liens.
Son seul regret était qu'elle eut préféré tester ceci avec son pantalon de cuir moulant, mais comme je l'expliquais précédemment, ceci n'était pas envisageable du fait de la température qui la conduisait à se contenter d'un string de bain très joli, acheté la veille chez Prisunic.
Voulant tout de même faire quelque chose pour s'excuser, le grimpeur, qui commençait à retrouver le contrôle de ses sens, a tout de même désiré... plusieurs choses mais attachons nous à l'essentiel, il a aussi désiré faire quelque chose pour se faire pardonner et alors proposé un jeu.
Puisque la demoiselle désirait rester attachée et que c'est à cause de lui qu'elle se trouvait dans cette situation, il l'autorisait à le flageller avec le restant de corde qui pendait (le grimpeur était lui aussi très dévêtu et seule la corde pendait).
La demoiselle, grimpeuse elle aussi (j'avais omis de le préciser), accepta mais à la condition que lui aussi ait le droit de la flageller.
Cet accord passé, je me refuse à décrire ce qui suivit car ce ne serait pas convenable, je me contenterai de préciser que plusieurs passants ont, pendant les ébats, crié au scandale et il avaient bien raison.
Mais ce n'est que quand le petit ami du grimpeur (je ne vous avais peut être pas décrit ce détail de sa personnalité) est arrivé et les a trouvés enlacés et empêtrés dans la corde que les choses se sont vraiment gâtées.
Bien entendu, il est inutile de préciser que... hé bien non, puisque c'est inutile je ne le précise pas.
La scène n'avait bien entendu rien d'érotique, mais une âme innocente (enfin, pour les besoins de l'histoire nous supposerons que c'est une âme innocente) pouvait percevoir la chose autrement.
Voulant les séparer, il s'est lui aussi pris les pieds dans la corde et quand la copine de la grimpeuse (je ne vous avais pas non plus préciser de détail de sa personnalité) est arrivée.
Les hurlements de fureur qui s'ensuivirent, inutile d'en parler, d'autant que saisissant ce qui restait de corde, la copine (grimpeuse elle aussi) se mit à frapper les trois autres protagonistes.
Seule la police, alertée par les hurlements réussit enfin à les séparer et tous les quatre ont alors passé la nuit au poste, en garde à vue, dans la même cellule... Je laisse chacun imaginer ce qui à pu se passer dans la cellule.
Depuis, la grimpeuse (la première, pas sa copine), utilise souvent une corde pour se vêtir de cette façon, elle a même amélioré la technique en laissant apparaître certaines parties de sont corps (afin de ne pas avoir trop chaud bien entendu).
Un photographe de Nice a un jour trouvé cette tenue particulièrement sympathique et a décidé de réaliser la photo que vous voyez.
Comme vous pouvez le constater, l'histoire de cette photo n'a donc rien d'érotique et nul besoin de huit-cent mots pour la raconter, six-cent-soixante-quatre suffisent largement.




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