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Yann Corby
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Chronique québécoise par Jean-Pierre Banville






Encore une semaine avant le vaccin!

Une semaine avant mon vaccin annuel contre la grippe.

 

Je dois rester en santé toute la semaine. Ils ne donnent pas le vaccin aux personnes malades. Ce qui est actuellement le cas du Bizarre : rien de bien surprenant quand on pense à tous les virus qui hantent les corridors d’une école. Avec un peu de chance, il sera sur pied pour recevoir son vaccin lui aussi.

 

 Certains diront qu’il ne faut pas se faire vacciner, que les anticorps vont travailler pour nous, que nous allons devenir plus faibles. Qu’il faut se bâtir une résistance…

Mais bien sûr!

 

Je suis convaincu que ces bonnes pensées seront d’un grand secours aux milliers de personnes qui meurent de la grippe à chaque hiver. Et un réconfort pour ceux qui ont perdu un proche les années passées. 36,000 morts en Amérique à chaque année, bon an, mal an…500,000 hospitalisations…

 

Chez moi, tout le monde se fait vacciner. Je ferais vacciner le chat si je le pouvais! Heureusement, pas un virus ne réussira jamais à trouver l’unique neurone de son cerveau… il est à l’abri de la contagion.

 

Si seulement il y avait un vaccin contre la mélancolie saisonnière qui me saisit en cette période de l’année!

 

Plus une feuille aux arbres; des nuages, de la pluie et du vent; un soleil anémique qui apparaît quand on est au bureau et disparaît dès qu’on sort de l’édifice; un mercure qui ose à peine monter au dessus de zéro; des brins de neige qui couvrent les véhicules au lever; une vie verticale qui se passe dans l’atmosphère glauque d’une salle assez sale.

Pas même l’espoir du ski alpin : je suis passé à la station hier et on m’a annoncé que la vente des billets de saison était terminée pour cause d’atteinte du quota. Du jamais vu!

J’aurais donc le ’’privilège’’ de payer $22 par soir pour aller skier. Or je skie trois soirs par semaine minimum : faites le calcul!   Je ne skie pas longtemps : entre une heure et une heure et demie sauf lors des soirées vraiment froides… alors je skie jusqu’à la fermeture car les pistes sont vides.

Et puis il y a les pneus d’hiver, obligatoires de par la loi depuis cette année, ce qui a fait bondir leur coût d’au moins 50% supplémentaire. Moi, je vais payer près de $1000. pour chausser mon nouveau char.

 

De quoi être découragé!

 

Vous allez me dire d’aller faire de la glace!?!

 

Pour tout dire, cet hiver, je ne comptais pas en faire… trop répétitif depuis trop d’années! Le plaisir de la découverte n’y est plus. Chaque glaçon ressemble au précédent, chaque coup de piolet répète la trajectoire de celui d’avant. La solution est simple : la distance. Mettre un peu de distance entre moi et la glace. Je ne conserverai cet hiver que le plaisir d’une crème glacée… qui, elle, a le mérite de pouvoir posséder plusieurs saveurs.

 

Certains ne réalisent pas la chance qu’ils ont de pouvoir toucher au rocher à longueur d’année! Ils n’ont pas à fréquenter une salle où l’atmosphère est délétère et dont l’ambiance n’a rien à envier à celle du Purgatoire. Il n’y a pas que les prises qui sont artificielles!

 

Je vais assez souvent sur le site web :

www.sportsnature.org/

 

Celui du réseau des chercheurs en sports de nature et de montagne.

 

Tiens???

Vous ne connaissez pas?

C’est pourtant un incontournable si vous voulez comprendre les ressorts de certaines pratiques sportives dont l’escalade.

D’accord… ça ne se lit pas comme le dernier Kid Paddle mais si vous avez la passion du vertical, vous aurez bien quelques minutes à consacrer aux articles qui s’y trouvent. Au pire, procurez vous un Larousse!

 

Alors voilà…

Je ne suis pas un sociologue, un anthropologue, un géographe, un ethnologue. En fait je ne sais pas faire la cuisine et je ne répare pas mon auto. Je suis désastreux comme jardinier et vous devriez voir mes essais avec un rouleau à peinture!

Mais j’ai une suggestion à faire à tous ces chercheurs.

 

Faites donc une étude exhaustive sur les salles d’escalade, leur clientèle et les différents ressorts qui vont mouvoir les acteurs de cette Divine Comédie.

 

Vous allez me dire que l’escalade en salle n’est pas un sport de nature!

Faux… on y ouvre les fenêtres de temps à autre. Je l’ai vu de mes yeux!

Vous allez me dire que personne ne voudra payer pour une telle étude!

Faux… il existe un fort potentiel publicitaire ignoré qui se cache dans ces salles!

Vous allez me dire que personne ne va lire l’étude car personne, en salle, ne sait lire!

Faux… étrangement j’y rencontre à tous les soirs des ingénieurs et des physiciens, des biologistes et des comptables!

Vous allez me dire que votre santé sera mise à rude épreuve lors de la prise de données…

Sans doute… mais la science demande des sacrifices!

 

Alors, mesdames et messieurs, à vos portables!

Sortez-moi de ma mélancolie automnale en m’annonçant que vous aurez bientôt des résultats prouvant que je ne perds pas mon temps, depuis quinze ans, à raison de quatre soirs par semaine, à construire des voies. Pour être franc, je ne grimpe même plus en salle : je ne fais qu’y construire des voies.

Justifiez que je doive encore payer mon équipement, corde compris – je suis totalement bénévole – alors que je rencontre des centaines de personnes par semaine!

Fouillez. Soulevez chaque latte du plancher. Ouvrez chaque casier. Osez l’entrevue et le sondage. Mais donnez-moi des réponses…

 

En attendant je me magasine des vacances. Une semaine au soleil. Il me faut du soleil et de la crème glacée. Du grand air. Un air sans magnésie…





JPB






www.escalade-alsace.com