Eloge du travail (en escalade uniquement!)
Publié dans Roc Express n°3, novembre 98
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Par Florent Wolff
Rappelez vous les années 80, les cheveux "b'longs", les sandwiches, les verres d'eau, la magn'-pour-quand-ça-suinte…et surtout la chorégraphie verticale; les mouvements stylés et raffinés de notre gourou, sa gestuelle conjuguant grâce et efficacité.
Et pourquoi croyez-vous qu'une telle danse est possible?
Ne nous leurrons pas, c'est par le labeur et la répétition inlassable des mouvements que notre star interplanétaire a atteint cette nécessaire dimension esthétique. Car dans Opéra Vertical, il y a surtout opéra et l'incroyable travail inhérent à cet art.
Au contraire de cette harmonie méritée et rigoureuse, le quotidien du grimpeur à vue n'est fait que de rage et d'instinct; instinct qui hélas chez l'humain rime avec laideur et violence.
Qui d'ailleurs, ne s'est jamais effrayé de ces grimpeurs hargneux, haletant et suant, progressant avec férocité tout en aboyant des insultes à leurs assureurs pourtant dévoués.

Le à-vue prône une attitude belliqueuse et irrespectueuse vis à vis du rocher et de l'assureur alors que le travail d'une voie se rapproche de la démarche esthétisante originelle telle qu'elle fut développée par le "grand blond avec le chausson noir".
Le à-vue méprise voire renie l'originalité fondatrice de notre sport qui devait se hisser au statut de 8ème art.
A l'heure de la dangereuse propagation de cette pratique malsaine et primitive par le biais de la compétition, il convient pour assurer la pérennité "esthétique" de notre activité de rétablir le bivouac dans les voies.
Un peu de labeur que diable, au nom du beau, au nom de l'esprit!!

SUS AU A-VUE, QUE VIVENT LES ESSAIS!!!!