Compte rendu
Doucement, le No Foot Contest (NFC) est un événement que le petit monde de
l'escalade attend avec
impatience.
Un concept assurément orignal, une ambiance hors du commun, une
frénésie assouvie de
l'effort loin des longues attentes isolées des compétitions classiques, et
surtout enfin, une
rencontre de plus en plus ouverte qui ne se prend pas au sérieux tout en l'étant
pourtant dans sa
mise en place.
Il n'est pas exagéré de dire que cette troisième édition est une rupture
vis-à-vis des deux
premières :
une organisation sans faille qui a su réparer ses erreurs de
jeunesse, toujours plus
de participants, d'horizons variés, et de plus en plus gâtés par des sponsors
eux même plus
nombreux ; le tout étant encadré par des événements marquants : à savoir deux
spectacles hautement
réussis de danse escalade
(par Pierre Bollinger et Michel Zirnheld), la sortie
de la 1ère vidéo
d'escalade laissant la part belle à l'Alsace (Traces Blanches),pour la 1ère
fois une finale grand
spectacle, un buffet de qualité et une soirée animée (entendez, arrosée ...).
Cette année est bien
sous le signe des superlatifs !
Et ce, grâce à Yann Corby, le gourou du NoFoot.
Au centre de tout ça : les bras, mais aussi les doigts et le corps de tous ceux
qui avaient faits
le déplacement et que nous remercions vivement ici.
Des catégories vétérans,
jeunes garçons et
jeunes filles (né(e)s avant 1985) ont même vu le jour.
Il est désormais
indéniable que le NFC a
perdu cette étiquette de soi-disant élitisme qui lui collait à la peau, il n'y a
qu'à constater le
nombre croissant de jeunes qui y participent.
Malgré cette démocratisation, les performances furent également au rendez-vous.
Si quelques
records ont la vie longue (les 47 secondes à 1 bras à 90° de Thomas Leleu en
2001, les 7 tractions
un bras de Yann Corby en 2000), quelques uns sont tombés : le plus marquant
étant très
certainement celui de Julien Panigot qui a aligné sans broncher 35 tractions (2
bras ...) en 40
secondes, ce qui lui vaut le surnom de "Machine", au détriment de celui,
pourtant plus laudatif,
d'Apollon des rochers.
Applaudissons également la suspension de quasiment 26
secondes à un bras
sur une réglette de 1,5 cm, performance qui ne pouvait être l'oeuvre que d'un
bleausard, Fabrice
Guillot.
S'il est une épreuve où la progression est marquante, c'est bien celle
des tractions un
bras, une acrobatie de plus en plus commune pour les grimpeurs d'ici bas.
Malgré cette
concurrence agressive, Yann reste le maître incontestable et serein dans cette
exercice.
Autre
moment marquant parmi tant d'autres : les 24 tractions de Valérie Salgues (12 ans, catégorie
jeune ...).
Nonobstant l'allégresse de la journée, je ne peux vous cacher un moment grave :
la défaite de
Goliath Leleu surpassé d'une seconde au blocage par l'insolent localissime David
(qui depuis,
arbore fièrement un 46 secondes à 90°).
Remonté, Thomas fit un parcours
exceptionnel dans le reste
de la compétition, où il termine premier à l'issue des ateliers.
Comme dans
toute tragédie, le
dénouement fut des plus inattendus : une voie dans un long dévers prononcé, un
compétiteur
mulhousien tenace et menaçant, pourtant qualifié de justesse à cette finale, et
de l'autre côté un
Leleu daubé par tant d'effort consenti, avec en trouble joie, un stapsoïde
nigotien dont l'âpreté
à la victoire n'est plus à démontrer : Shakespeare n'aurait pu imaginer plus
terrible affrontement
!
Ce qui devait arriver arriva, nul ne peut lutter contre l'inéluctable, à
savoir la victoire, à
une prise près, de Thomas Hulf, sixtie eight team ....
On épongea les larmes pour mieux vider les verres, et la réconciliation
s'accomplit dans un
tourbillon brassicole.
Florent Wolff