Yohan Klein s'offre un 8A bloc au Schoenfels

C’est sur la route, en direction du Kronthal, que nous retrouvons nos deux protagonistes, Yohan et Wuji. 

Ce dernier ayant des doutes sur l’état de ses poignets, proposa d’aller saucisonner dans le baudrier pour changer et espérer forcer moins. C’est donc une journée calme et reposante qu’attend notre duo, a priori. 

La séance commença par Ataraxie pour Toubrouk, que Wuji avait déjà essayée sous un plein cagnard, il y a de ça quelques années. C’est donc logiquement qu’il alla poser les paires et recaler les méthodes. Ce fut ensuite au tour de Yohan de faire sa montée. 

Quelle ne fut pas sa stupéfaction lorsqu’il se retrouva à fermer le bras au niveau de la hanche sur une réglette de 10 mm dans du 7a, pestant furieusement auprès de son assureur : « Gnan gnan gnan, 7a voie c’est max 6A bloc… mon cul, ouais ! ».

 Après une bagarre interminable contre la daubante et de nombreuses pauses, le bloqueur atteignit enfin le relais. Wuji enchaîna juste après. 

Sentant que leurs réserves étaient déjà bien entamées, ils se demandèrent ce qu’ils pouvaient faire pour finir la session. Eh oui, une vingtaine de mouvements c’est déjà beaucoup pour des avant-bras qui n’en connaissent que 5 par session. 

Wuji proposa Merlin l’Enchanteur et suggéra à Yohan de la flasher. 

Les méthodes bien en tête, Yohan s’élança. La marche d’approche ne lui posa pas de souci, le crux encore moins, mais le repos d’après fut insoutenable. Voyant qu’il n’arrivait pas à se refaire, il repartit à la conquête de la voie, plus déterminé que jamais. Cela ne suffira pas : il chuta juste sous le relais. 

Exténués par cette journée pleine de lactate, nos deux compères décidèrent de rentrer. C’était sans compter sur la double ligne continue et du trafic incessant, qui obligea nos falaisistes en herbe à aller vers le rond-point côté Wasselonne, au lieu de celui de Marlenheim. C’est à ce moment-là qu’une idée saugrenue sortit de la bouche du chauffeur : « Petit Schoenfels ? ».

 D’abord sur le ton de la rigolade, mais la discussion, ainsi que le trajet, prirent un tout autre tournant. Nous voici alors en direction du Schoenfels. Il est 17 h. Arrivés à 18 h sur les lieux, la petite équipe commença à inspecter les prises : tout était sec, chose remarquable pour le site. 

À 18h30, après un court ré-échauffement, ils commencèrent à essayer les mouvements de Pierre à l'édifice (8A), le bloc du moment. Les débuts furent laborieux, mais à 19h30, tous les mouvements étaient faits. C’est dans l’euphorie qu’ils décidèrent de passer un appel vidéo à leur ami Mathieu pour lui faire part de la nouvelle. Durant cet appel, Yohan se surprit même à faire un très beau link de la section dure du bloc. 

Enthousiasmé par ce dernier, il se dit que c’était sortable à la séance. Il s’employa alors à mettre des essais du bas. Mais il était incapable de retrouver les mêmes sensations que durant l’appel vidéo. 

Était ce la faute de la montée dans Ataraxie ou de celle de Merlin ? On ne le saura jamais.

Deux semaines passèrent avant qu’une opportunité d’aller dans Pierre à l'édifice se présente. En raison de la pluie, l’équipe initiale, agrémentée de quelques autres compères, prit la direction du Schoenfels. 

Après un échauffement laborieux dans Team Yavbou, ainsi que dans sa version rallongée, Yohan remit les doigts dans les prises rafistolées de Pierre à l'édifice. Les sensations étaient bonnes, les conditions pas au top, mais suffisantes. 

Les mouvements retrouvèrent l’aisance d’il y a deux semaines. 

Cinq minutes plus tard, il leva, tant bien que mal, ses pieds du sol. Les mouvements imposés par la pierre tombèrent un à un, et ce, dans un gainage édifiant, Yohan grimpait.

WR