Hello,
J'ai trouvé cette vidéo très intéressante. Elle effleure le futur (actuel) problème des salles privées d'escalade mais elle traite surtout de l'épineux sujets des compétitions d'escalade et de leur aspect “parkour”. Elle est surtout intéressante parce que l'interviewé n'est autre que Jakob Schubert.
Jakob dit qu'avec cet aspect aléatoire des tracés (des prises et des dynamiques), on ne retrouve que rarement les mêmes athlètes sur les podiums (hormis un ou deux champions). Pour les autres qui échouent sur ces voies, alors qu'ils sont extrêmement forts sur des plans grimpistiques (force à doigts, gainage… etc), la frustration est énorme. Or, selon Jakob, les compétitions devraient toujours refléter l'escalade sur rocher, et donc, mettre en jeu des qualités propre à cette pratique.
Il y a longtemps déjà, Adam Ondra avait dit dans une interview de Grimper (il y a probablement dix ans) que ces tracés s'apparentaient à des tours de cirques (de mémoire, il me semble que c'était les termes utilisés).
Les questions posées par cette vidéo sont très pertinentes je trouve parce qu'il y a probablement plusieurs façons d'y répondre.
Jakob a quelque part raison : en tennis (puisque c'est l'exemple qu'il prend), le terrain n'a pas changé et l'on retrouve toujours les meilleurs joueurs de tennis sur les podiums (à peu de choses prêt).
Pourtant, on pourra arguer que Nadal a toujours été mauvais sur gazon !
Mais Jakob et le reporter évoquent alors une possibilité de deux circuits différents : l'un plus axé “parkour” et l'autre plus “grimpe”.
Jakob a peut-être tort également : ce côté aléatoire permet probablement plus de turnover des gagnants et ainsi de mettre en lumière d'autres qualités des athlètes. Après tout, un champion ne devrait-il pas avoir toutes les qualités requises pour performer quel que soit le terrain ?
Néanmoins, j'imagine que les athlètes sont rémunérés selon leurs résultats et qu'il devient dur de maintenir des revenus quand les compétitions deviennent aléatoires. Même si leurs revenus proviennent probablement d'autres sources que celles des compétitions.
Et puis, il évoque aussi le fait que les voies sont souvent tracées en fonction des nouvelles prises qui sortent sur le marché. Y aurait-il une forme de lobbying dans le marché de l'escalade ?
Malka saurait sans doute répondre à toutes ces questions ;)
Je trouve qu'on assiste à un petit tournant. Les “nouveaux anciens” athlètes se plaignent de la nouvelle escalade (peut-on encore appeler ça de l'escalade ?…) et appellent à un retour aux “sources”. Encore un combat d'arrière-garde comme dirait TL. Probablement que ça ne durera pas. Un épiphénomène dans l'épiphénomène de l'escalade sportive.